dimanche 8 mars 2009

Ma mère ne s'appelle pas Joplin

Le club 27, vous connaissez ? Probable que non. C'est une sorte de fantasmagorie des chanteurs influents du rock/blues décédés à l'âge de vingt sept ans. Et pas des deux de pique. Jim Morrison, Jimmy Hendrix et Janis Joplin entre autres. Ça vous dit rien ? J'avoue, vous n'étiez pas nés. Moi non plus d'ailleurs. Pour ma part, je n'en ai entendu parler que par la faute de l'autre plouc qui écrit sur la même page que moi. Lui, y dit que la musique, ça lui caresse les tympans. Ça le repose des âneries de ses collègues de cubicule. Ça le tranquillise les fois où il entend des contraltos éraillés émaner de la chambre à coucher de sa voisine de palier.


Janis Joplin ensorcelant la foule à Woodstock


Bref, tout ça pour dire que quand on tape frontalement la barrière des 28 ans comme je viens de m'y assommer, ça fait mal à la courge, le club 27. Le passage du quart de siècle n'était pas des plus réjouissants, mais 28 piges, quand j'écoute Hendrix jouer Little Wing, je me dis quelque part que j'ai raté ma vie. Pas un seul album enregistré. Pas une ligne de blanche. Zéro héro. Vous ne vous rendez pas compte ! Oui, j'ai bien eu quelques soirées de beuverie où j'appelais le 911 à minuit pour souhaiter la bonne année au mec de garde. Mais mes beuveries insolentes n'ont pas causé de procès pour outrage aux bonnes mœurs comme Morrison a pu m'y devancer. Le gars de garde, je lui ai simplement fait mes vœux. J'avais trop la chienne de lui conseiller de laisser courir les bandits, trop peur de lui dire que les flics sont des faux-culs, que j'étais avec sa femme ou que sa mère fricote avec les anarchistes du plateau. C'était juste pour faire marrer le zigoto qui pollue cette page avec moi et qui ce soir-là partageait avec moi une Saint Sylvestre en solitaires. Je voulais pas bouleverser le XXIe siècle, moi.


Jim Morrison, arrêté pour avoir fait des appels anonymes au 911.


Bouleverser le XXIe siècle... Oui, certains s'y sont risqués de haut vol, de manière fulgurante, à la fleur de l'âge comme on dit. Mohamed Atta par exemple. Mais est-ce vraiment un exemple ? Je vais pas attaquer la tour Ville-Marie en traîneau à chiens. Et puis fondamentalement, je ne suis pas fondamentaliste. D'accord, je suis pour que le Lys fleurisse, mais est-ce une raison pour choper la crève par le moins trente qu'on annonce ? Sans compter qu'il n'est pas dit que ça me porte au panthéon des grands de ce monde. D'autant que la barre est fichtrement haute. Difficile de laisser sa marque après le passage de Bush fils. Ces chroniques dantesques qui continuent à bouleverser la première décennie du XXIe siècle et à mettre sens dessus dessous le Moyen-Orient forcent l'humilité. Comme diraient mes amis scientifiques, ça définit le zéro. Sauf que bon, sacrée dichotomie: le zéro où nous baignons tous avec nos petits soucis de REER qui pique du nez versus l'inqualifiable horreur des 10,000 à 27,000 morts violentes annuelles en Irak depuis que les States y sont venus faire fleurir la démocratie. 

C'est pas pour dire, mais c'est plié pour laisser sa trace dans l'histoire. Ah si ! Y a peut-être Madame Clinton qui pourra y goûter, elle qui trouve décent de nous débiner ses insanités comme quoi Israël doit se protéger des roquettes du Hamas alors que les palestiniens comptent près de 1000 morts (dont 30% de femmes et enfants) depuis le début de l'offensive Plomb durci, contre 13 morts côté Israélien, dont 10 militaires... Il faut le faire !


Hilarious Clinton, quelle conne celle-là...


Laisser sa trace dans l'histoire, Madame Clinton va nous dégoter la palme avec sa résolution de ne pas dialoguer avec le Hamas (ce qui va contre la récente intervention de Barack) . J'imagine cependant que Hillary se permet de tels écarts sous prétexte que les Palestiniens n'ont pas encore reçu la démocratie. Minute que je vérifie... Ah tiens... Le Hamas a été élu démocratiquement. Quand même ! Autant pour moi.


Bref, le Club 27 et mes velléïtés d'y adhérer, finalement, je crois bien que je vais ranger ça au congélo. Ça presse pas à la minute, comme qui dirait.

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