Le monde des hommes n'est pas aussi unanime. La contradiction lui est consubstantielle. Il y est souvent difficile de séparer le vrai du faux. Certaines réalités semblent mêmes ingénues, pouvant passer tout autant pour le vrai que pour le faux. Il serait néanmoins absurde (justement) que de refuser de gratter le vernis de la réalité, que d'interdire à son intelligence de modeler le monde et d'essayer de le comprendre.
Le concensus médiatique français se jette précisément dans ce cul-de-sac. Il (se) refuse la pensée. Il (s')interdit certaines idées. En vérité, il récuse l'hypothèse. J'en reste constamment médusé. Les moyens employés à cette fin me dégoûtent, surtout l'assassinat médiatique qui se pratique aujourd'hui avec une totale désinvolture (voir l'affaire Siné-Val par exemple).
Lorsque Bigard ou Kassovitz émirent des doutes sur le 11 septembre, à tort ou à raison, comment expliquer le mouvement de masse de l'armada journalistique qui a sorti son flingue? Les journalistes français ne craignent d'ailleurs pas le ridicule, allant jusqu'à qualifier de négationniste un homme dont une grande partie de la famille a péri dans les camps. Il est à ce propos intéressant d'écouter l'intéressé sur le sujet. Présent chez Picoli pour parler du documentaire Apocalypse, il revient ici sur son intervention chez Taddei et l'accusation de négationnisme qui s'en est suivie (min. 5:15):
11 Septembre 2001: itw de Kassovitz sur Fr5 chez Picouly
Taddeï aussi a soupé. Lui qui a offert au paysage audiovisuel un véritable espace de débat, permettant aux invités de s'exprimer, animant les discussions tout en refusant d'en être le centre, il est malheureusement tombé aux mains du caporalisme intellectuel français, obligé qu'il fut d'abjurer, de décliner sa pensée, alors que l'essence de son éthique professionnelle est de laisser parler les invités sans qu'on ait à souffrir son grain de sel. Les choses ne pouvant s'arrêter là, le voilà qui subit derechef (à la télé de ses débuts en prime!) un lynchage médiatique qui déshonore un peu plus la France.
Taddei seul contre tous
La France semble justement terrifiée de se tromper, elle s'interdit de se tromper. C'est précisément en cela qu'elle se trompe. On a droit à l'erreur. Si il y a bien une vertu à tirer des mathématiques, c'est que l'aberration d'une pensée, si aberration il y a, va forcément en contradiction avec la réalité. C'est en cela que l'erreur est le meilleur vecteur pour atteindre le réel. En se trompant, on comprend.