jeudi 30 octobre 2008

Fête du faux… fête du vrai?

Désolé pour le silence prolongé du plus grand envoyé spécial d'Amérique du Nord. Depuis que je suis dans ma bonne ville de Sainte Croix en Californie, j’ai un peu de mal à bouger sans le must américain qu’est la voiture – le char -, ce qui fait de moi une proie facile à dame inertie et à pute langueur.

D’où vient donc l’élan qui me pousse à prendre mon stylo – genre ? Ben du fait que j’ai pris la ferme décision de m’acheter le must de la fausse Amérique (comme dirait la salope de Sarah Palin), l’Amérique bleue, celle qui marche pieds nus pour se mettre en contact avec la nature, celle qui bouffe bio, qui chie bio, qui coûte un peu plus cher et où j’ai beaucoup de mal à trouver du pain blanc à l’ancienne qui ne soit pas bourré de nutriments à volaille, j’ai nommé : le vélo, la bicyclette, le bicycle!

Bref, j’ai un peu d’énergie et je la gaspille sur le clavier devant cette page – que je prends de plus en plus plaisir à écrire - qui ne sera pas lue par un de mes profs artiste reconnu ou critique d’artistes reconnus (qui commencent à me saouler).

Alors, le lien avec le titre maintenant: Je ne vais pas rajouter une couche sur l'élection américaine. Bien trop de monde s’en occupe déjà et tout ce qu’il y a à dire est déjà dit. Il faut juste savoir chercher… Avec un peu de chance, vous pourrez même tomber sur le film X de Larry Flynt où la gouverneure d’Alaska se fait mettre par des soldats russes qui ont crevé une roue… Merde, j’en ai remis une petite couche… Mais elle était sympa celle-là.

L’autre gros événement au pays d’Oncle Sam, c’est Halloween. Vraiment, comme dans les films. Les citrouilles coûtent moins cher que le pain (même le multi-extra-grains « standard »), elles sont sur les balcons, sur les terrasses, aux fenêtres, dans les allées des maisons… Partout. Il y en a même qui pendent dans les airs. Pour l’anecdote, je m’en suis même pris une dans la gueule en essayant de soigner mon rhume à force rasades de whiskey…



Halloween, vous connaissez le concept, c'est la fête du déguisement. Un énième fête commerciale bien sûr, mais elle a ceci de particulier qu’on ne fait pas de cadeau. Le seul cadeau qu’on fait, c’est généralement un cadeau à soi-même car beaucoup de personnes apparaissent sous leur vrai jour dans cette soirée unique! On utilise le prétexte du faux, pour être vrai! J'ai compris cela au contact d’une des communautés que je côtoie à l'insu de mon plein gré (sic) et où les meneurs sont de jeunes bigots évangélistes. Celle qui m’a confié avoir longtemps voulu devenir bonne sœur veut se déguiser en diablesse, sa copine en infirmière cochonne et leur compère de toujours s’est équipé au sex shop. Pour moi, grand fan de Jean Dujardin, mon Brice de Nice ne parlera certainement à personne… Il faut que je trouve autre chose… Peut-être devrais-je m'habiller en God géant.

Maudite inertie…


dimanche 26 octobre 2008

Ça se casse la gueule

Je les aime bien les Richter Scales. Je les ai même ajouté à mon interminable liste des fan of dans Facebroke. Elle est d'ailleurs drôle leur vidéo sur la récente crise financière:


Moi j'aime surtout leur bubble. Pa Pa Pa Pa pepapa...


Bon, je vais regarder où en sont mes actions.

jeudi 23 octobre 2008

Dieudo le rigolo

Dieudo le rigolo, apôtre de la farce et du bon mot. C’est en ces termes que Dieudonné M’Bala M’Blala se présentait il y a quatre ans dans son spectacle Mes Excuses. C’était aussi la première fois que le public Québécois faisait sa connaissance. La France en ce temps le repoussait du pied tandis que le Québec ouvrait les bras au plus talentueux humoriste de notre génération.


Depuis 2004, il en a pris plein sa mouille le frère Dieudo. Pointé du doigt comme étant la pire ordure que la France ait connu depuis le gouvernement de Vichy, il a très vite été banni des plateaux télé. Certains présentateurs — dont on taira le nom — allaient jusqu’à mettre en scène leur désaffection à Dieudo, histoire que les bien-pensants les portent en bonne estime. Tout cela était vain. Tellement vain en vu du talent de l’homme que le public n’a jamais renié, dont les salles ne désemplissent pas, et dont la plume ne tarit pas.

Il l’a précieuse, la plume, Dieudo. Ciselée et pesée. Elle fait penser à celle qu’avait Michel Audiard, le célèbre dialoguiste des Tontons Flingueurs. Maniant l’argo français avec le doigté d’un orfèvre, Dieudo n’a eu cesse de nous épater par sa fécondité et sa précision. Le dernier né de ses cahiers a d’ailleurs fait grand bruit. J’ai fait le con, présenté cet été à Montréal, a fait salle comble à Paris. Mais comment fait Dieudo pour remplir ses salles alors que les médias lui tournent le dos et que les plateaux télé lui sont quasiment interdits ? En faisant parler les cons ! Dieudonné appelle son procédé l’altermarketing.

Un beau matin de dimanche, un athée convaincu dont le dernier né s’appelle Judas va faire baptiser sa fille Plume dans une église traditionnaliste. Le parrain, Jean-Marie Lepen, la bête
de la politique française. Le résultat ne se fait pas attendre. Tous les médias se mettent à cracher à l’unisson. À qui mieux mieux. Et en y allant de la pire mauvaise foi que l’on ait vu de mémoire de lecteur de journaux. Même le petit Martineau s’était joint au concert en trombinait de son instrument désaccordé sur un blog où ses lecteurs venaient lui rappeler qu’il n’était qu’un peigne-cul. Le spectacle en prenait tout son sens. J’ai fait le con. Oui. Et pas à peu près.

Au mois de novembre, Dieudo présente son spectacle à Montréal au Théâtre National. Nous lui avons demandé ce qu’il préparait de bon comme facéties pour son public québécois. Et il semble que nous ne serons pas déçus. Dieudo et Falardeau pourraient bien nous concocter un petit scandale de derrière les fagots. Le Polyscope se frotte déjà les mains et tient son cahier d’écolier et son stylo bic pour prendre des notes.

D’ici là, achetez vos billets et allez encourager le talent. Tant que la liberté de ton aura cette dimension, il y aura encore de l’espoir de vivre un peu heureux.

dimanche 19 octobre 2008

Obamania

Et voilà, un pas de plus dans le sens de l'élection d'Obama. Collin Powell, entre quelques quintes de toux, donne son soutien au candidat de l'Illinois (périphrase, quand tu nous tiens...).



L'équipe de compagne a immédiatement pris contact avec l'ancien militaire spécialiste des armes de destruction massive. Obama pourrait même offrir un poste au poids lourd de l'ancienne administration Bush.

Sur ces bons mots, je vais faire une tarte. Ça me prendrait de la farine...

P.S. Putain qu'elles sont moches les embedded videos de MSN. Sont vraiment pourris en tout, Micro$oft.

samedi 18 octobre 2008

Normandie: vaches maigres et chattes osseuses

Hey bien oui, comme dirait l'autre, il a bien phallu(s) que je quitte la Belgique pour éviter l'overdose de lactose. Après ma vallonnée Wallonie, j'ai fait cap vers le sud. Sur mon chemin vers Paris, j'ai fait un crochet par la Normandie, vous savez, ce bled qui sert d'urinoir au bon Dieu onze mois et demi sur douze (rapport aux précipitations, on s'entend).
L'herbe est grasse en Normandie et on y fabrique du camembert premier choix. Dans cette optique, je comptais bien vérifier quelques théories sur la vigueur des normandes. De celles qui te pressent leur Brahim comme un citron en l'asphyxiant d'une prise poitrale digne de la WWF. Faut dire que dans les montagnes de Sidi El Wali, on aime ça les cuisses fortes, les hanches enrobées et les poitrines généreuses, à condition de ne pas tomber sur la mégère apprivoisée.

Mais qu'elle ne fut pas énorme ma déception lorsque je débarquai dans cette taverne chaudement recommandée par un éleveur de bovins en vue de la région. Des piquets de parasols que je me suis coltiné, je vous dis pas. J'en ai encore mal au cul. Au moins, le pinard était bon, le fromage et la baguette itou et j'ai jamais manqué de cure-dents pour le reste de la soirée.

lundi 13 octobre 2008

Wallonie vallonnée

Non, je n'ai pas disparu. Juste parti en vacance.

Méditant un jour sur l'absurdité de la vie, une main à me gratter le cul, l'autre à me curer le nez, je décidai sur un coup de tête de prendre mes clics et mes clacs et d'embarquer sur le premier ferry en partance pour l'Europe. J'ai atterri, façon de parler, en Belgique et j'ai vu plein de gros lolos.

Dans ce plat pays qui n'est pas le mien, c'est vrai que j'en ai vu des putain de décolletés. À Namur, Bruxelles, Bruges, Ostende et Anvers pardi, les donzelles n'avaient aucun scrupule à exhiber d'opulents nibards débordant de fins tissus dentelés. Des poitrines mirobolantes auréolées de tétons énormes, comprimées et soutenues lourdement, au bord de l'implosion lactécente. Ménagères, étudiantes ou jeunes professionnelles, elles défilaient devant ma mâchoire baveuse, une mâchoire de maghrébin venu planter banderille sur banderille dans les moules fraîches...et les frites graisseuses.
Finalement, j'ai fait une orgie de yaourts. Il suffisait de presser.

On cite souvent la Belgique pour son chocolat, sa bande-dessinnée, ses frites et ses pédophiles. Oubliez tout ça, c'est du gnan-gnan. La Belgique ne vaut que par les nichons fabuleux de ses belges.
Vous me croyez pas? Allez voir ici.

jeudi 9 octobre 2008

Mézonc' René et Raymond

Les élections fédérales qui s’en viennent passionnent peu. Les libéraux tentent de se faire une nouvelle virginité. Les conservateurs se donnent des airs populistes. Le NPD joue la carte du vedettariat. Le Bloc... Il fait quoi le Bloc, déjà ?
Voilà tout le hic avec ce non événement de l’année: tout le monde s’en fout. Que les conservateurs prennent le pouvoir à la majorité, ça change quoi ? Ça peut sembler triste, mais je crains de traduire simplement une lassitude générale.
Non? Y a pas dans l’air comme une lassitude générale ? Tout le monde autour de moi : « Je ne sais pas pour qui voter », « C’est bonnet blanc blanc bonnet », « Du Ketchup avec vos frites ? »....


Mézonc Roger et Raymond déguisés en maghrébins
pendant un safari dans la banlieue parisienne.


Alors pour mieux me rendre compte de l’état de la crise, mieux cerner l’étendu des dégâts, j’ai cru bon de m’adresser aux experts, aux vieux de la vieille, aux rapaces des enjeux de la politique fédérale, ceux qui en ont vu de toutes les couleurs, de toutes les époques et de tous les saints dieux...

Mézonc René et Raymond sont des ivrognes invétérés. Arc-boutés sur leurs tabourets trônant sur la rue Sicard dans le quartier de Hochelaga-Maisonneuve, les deux bougres lorgnent les jupes qui se raccourcissent d’année en année, sirotent une interminable Molson Export, la bière sans goût depuis 1903, et dissertent à n’en plus finir sur la littérature journalistique que publie quotidiennement le Journal de Mourial.

Je les ai trouvés après l’heure du dîner. Mononc René rotait son rôti de porc. Mononc Raymond roulait patiemment une crotte de nez qui prenait sous sa main experte la forme d’une sphère parfaite. Une brise vespérale allégeait l’air qu’un été trop capricieux avait rendu lourd.

Ils me saluèrent comme seuls eux savent faire, de cet air bonasse qui me fait dire que j’ai trouvé une seconde parenté en cette terre d’exil : « Salut toé. Il est où ton chameau ? » C’était le bon père Raymond qui parlait, et il le fit de cette voix de tondeuse à gazon que lui donna son chirurgien depuis qu’il le guérit d’un crâbe qui lui rongeait le larynx. « Elle est où ta Shéradaz des mille et une nuits ? », reprenait Mononc René de plus belle ; « Mille et une nuits de partouze », renchérit le bon père Raymond sur un vibrato sublime.

Je m’assis sur une des marches qui menait à leur appartement et décapsulai une petite frette pour leur tenir compagnie. « Ça va, mes vieux crisses », dis-je en préambule et avec l’intention de détendre l’atmosphère. Je le fis d’ailleurs sur un air de décontraction par lequel j’espérais témoigner mon assimilation parfaite. « Tu vas pas nous demander de t’accomoder raisonnablement, l’Arabe... », m’invectiva Mononc René dans une atmosphère d’exhalaisons de porc digéré et mariné à la bière. Décidément, les deux ivrognes me tenaient en respectueuse affection. Je corrigeai : « Non, mes osties, les sacraments de journalistes du Polyscope m’envoient faire un Vox Pop pour palper du poul de la populace. Rapport aux élections fédérales qui s’en viennent. Vous en pensez quoi, des élections, les vieux crisses ? » Mononc Raymond lâcha un rôt qui fit légion et s’exlama sur un ton on ne peut plus assuré : « On s’en sacre, caâlice ! »

Et je dois bien avouer que, suite à ces paroles sages et éclairées, il ne me reste plus rien à ajouter. À vous les studios. À vous Cognac G.